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1905 5 sept.
pendant notre séjour là-haut, elle durera bien des années. Pendant la soirée, on fait le compte des charges à descendre : on en a beaucoup et avec ce qui est resté en route, on sera bien obligé de faire deux voyages, à plusieurs reprises. Soir : échecs avec Righi qui a tué un mouton et une chèvre pour les coolies et qui font bombance. Il commence à neiger et ça promet pour demain.
1905 6 sept.
Plus ou moins beau le matin. Après-midi et soir : pluie. Travaux domestiques. Levé à 6h1/4. Déjeuner. Photographie le tombeau de Pache et puis le panorama de notre camp. Les coolies commencent à partir à 7h et nous idem avons évacué le camp à 8h-1/4. Reymond qui n'a jamais fini s'attend aussi à photographier et ne nous rejoint qu'au milieu du glacier : il fait assez chaud pour commencer. Righi a du vertige dans les rochers ; je lui donne un coup de main. Son petit nanca, Tondu, a un flair extraordinaire pour retrouver son chemin dans les pierriers et les moraines, bien qu'il ait perdu son père là-haut, avec son fatalisme, il n'en paraît par autrement affecté. Vers 11h, on est sorti du dédale de moraines centrales, de crevasses etc. etc. on arrive au camp II, où on chauffe un selbskocher et on reste une bonne heure à attendre que la pluie qui a commencé, diminue un peu.On rattrappe [rattrape?] bientôt Righi qui n'avait pas voulu monter sur les rochers du camp II ; il a mal à un genou, et tire passablement la jambe. Les glaciers latéraux et les cônes de déjection paraissent plus longs à traverser qu'en montant, mais à 4h on finit par arriver au camp I ! On fait encore 1 ou 2 photos, puis on ne sort plus de la tente. Nanga va tirer deux chèvres redevenues à moitié sauvages et on en donne une le soir aux coolies. Soir : échecs avec Righi auquel on apprend à jouer la manille. Café noir, dont on avait été