1905
2 sept.
[ : Crowley s'informe à peine de ce qui s'est passé et se borne à mettre sur mon dos toute la responsabilité de cet accident ; il oublie qu'il avait l'entière direction et responsabilité de la partie alpestre de l'expédition et que le choix d'un chemin aussi bien que la qualité des marches est de son ressort exclusif ; du reste, depuis le commencement de l'expédition tout sa préoccuptation a été d'accaber ses camarades, de les critiquer, et de se défendre comme un beau diable à la moindre critique ; on sait l'impossibilité dans laquelle je me suis trouvé de lui faire changer d'itinéraire ; il s'est entité à suivre cette voie dangereuse, et si un accident arrive, il crie comme un beau diable et ne veut rien savoir. Bref, s'il y a jamais discussion, Crowley ne jouera pas le beau rôle. Après-midi : resté couché une partie de l'après-midi ; j'ai mal à un genou et surtout dans le dos, à la suite de la chute que j'ai faite avec l'avalanche. Crowley attend assez longtemps son schlafsac mais ne vient pas même voir ce que j'ai. Il fait quelques parties d'échecs avec Righi puis disparaît.Reymond couche chez moi, mais sans valise ; elle est restée en haut et Crowley n'a pas idem eu l'idée de la faire descendre. Les six hommes arrivent seulement vers 11h et ne veulent plus remonter aujourd'hui sur le théâtre de l'accident. Causé avec Reymond et un peu plus vite endormi.