1905
23 août
absolument fantastiques mais qui appelaient et disparaissent en une telle rapidité que je n'ai par le temps de les photogaphier, elles paraissent surplomber et parfaitement inaccessibles. A défaut, je photographie la distribution des couvertures puis fais le souper ; été faire un tour sur les moraines voisines : magnifique floraison. Chanté et yodlé. Couché à 7h. Lu - au lit.
1905
24 août
Réveillé à 4 1/2 puis rendormi jusqu'à 6h. Crowley part en avant reconnaître le chemin qui est encore assez facile au début, mais qui se complique à mesure qu'on monte et où Crowley finit par s'embrouiller et me donne sa succession ; je ne m'entire pas mal et finis par trouver une paroi de rocher surplombant, l'avant-dernière visible du côté de la jonction de tous les glaciers qui descendent du Kangchenjunga. On traverse le premier glacier latéral, lequel est encore un peu couvert de neige fraîche et où les traces sont faciles à suivre grimpé au haut de la moraine et fait faire deux emplacements plats pour les tentes. Arrivés vers 2h. Fait à manger, hypsomètre. Crowley va reconnaître le glacier et croit découvrir une route le long de l'arête qui descendrait à gauche du Piz ? Il rente enthousiasmé et écrit à Pache ; cependant à la réflexion, son enthousiasme tombe un peu, paraît d'autant moins affirmatif que le brouillard revenant à la charge, lui cache une partie de son trajet. Vers 5h, des hommes arrivent annonçant que Reymond va venir et qu'il est un peu en arrière ; de fait il arrive à 7h-1/4. Il a laissé son porteur, Kaiser LIing l'illustre, au commencement du glacier.Ça nous inquiète, car nous voulons éviter des accidents à tous prix. On envoye deux hommes à sa recherche sans résultat. On consigne la [chou?] et on verra demain s'il n'apparaîtra pas, il nous a déjà fait le coups une fois de coucher on ne sait où, et arriver le lendemain. Reymond nous apporte de la bonne nourriture, viande et macaronis. On s'en régale et on boit une bouteille de champagne puis on s'endort sous une gouttière.