1905
30 juil.
chette au moment où vous la porter à la bouche. Bref, il y a aurait long à dire sur cette traversée du Gange, l'aspect fantastique et féérique des rives éclairées par le fenal du ferryboat qui fouille tous les recoins et remiers du fleuve et cherche son chemin au milieu des îlots de sable qui se déplacent constamment et où souvent le bateau s'ensable.
La traversée dure 1/2h puis de nouveaux coolies empoignent vos bagages comme j'ai télégraphié à l'avant du train ; la voie est plus étroite ; il n'y a plus de banc au milieu du wagon ; et le train file encore bien ; on a de la peine a s'endormir, mais ça vient quand idem vers minuit.
1905
31 juil.
Pluie puis plus ou moins beau. Nuages.
Travaux domestiques. Levé à 6h. On entrevoit le pied des premiers contreforts de l'Himalaya dont les sommets sont dans les nuages. En idem temps, on attrappe [attrape] les premières gouttes de pluie qui nous tient rigueur jusqu'à Siliguri on change de train encore une dernière fois ; on prend le Darjeeling Himalaya Ry, petit train liliputien qui ne remplit pas moins ses services et facilite grandement l'accès de Darjeeling. On commence par traverser des plantations de thé puis après la première station on attaque la montée qui devient de plus en plus raide et où l'ingéniosité des ingénieurs a pu s'en donner à coeur joie. Les pentes des montagnes sont très raides et couvertes d'une végétation exhubérante subtropicale, où les palmiers et bananiers se mêlangent agréablement à la vue, aux essences forestières, qui déconcerte le grands forêts bien réglées, aux essences uniformes. Quelle différence avec les Alpes et comme en a tort de vouloir toujours le comparer