1904
7 mars
en Angleterre. Pris une assiette de soupe et départ avec un peu de retard qui s'accentue en route dans les tunnels et aux côtes, malgrés l'allure de 100 km à l'heure et davantage peut-être aux descente. Arrivé à Londres à 7h1/4. G. Knowles et Legros sont à la gare et m'attendent sous une pluie battante. Cab jusqu'à l'hôtel Hyde Park. Monté chez G. Knowles un moment, puis été souper à Regina. Soir : fini la soirée chez G. Knowles en causant gentiment avec lui plus ou moins Legros jusqu'à 11h. Hôtel. Relu jusqu'à 2h à l'hôtel, toutes les lettres de Mady en soulignant les passages principaux. Mal dormi.
1904
8 mars
Beau.
Travaux domestiques. Levé à 8 1/4. Déjeuner chez G. Knowles puis été à 11h voir Mme Knowles et sa fille à la gare ; elles partent pour Paris. Eté ensuite au musée de South-Kinsington jusqu'à midi avec mes vieux tapis d'orients. Eté dîner à Regina puis G. Knowles m'accompagne à la gare de Victoria pour aller à West Croydon. Cour trajet et peu agréable. Trouvé Madeleine à la gare. Réception funèbre. On n'échange pas 50 mots pendant 1/4 d'heure qu'on met à arriver chez elle. Elle a fait réserver le salon pour notre entretien en racontant plus ou moins ce qui allait se passer. Faut-il qu'elle soit décidée ! Et pourtant dès les premiers mots elle éclate en sanglots, me demandant de lui pardonner tout le mal qu'elle me fait. Elle prétend qu'elle ne peut m'aimer, sans jamais vouloir me donner une raison ; c'est une pure question de sentiment. A mon tour, je me laisser gagner par ses larmes, puis la crise une fois passée nous essayons de raisonner un peu, elle me sort la bête histoire de soi-disant fiançailles avec Thérèse et c'est en somme tout ce qu'elle a pu trouver. En somme, elle ne sait ce qu'elle veut, et c'est explicable dans une certaine mesure ; étant donné son jeune âge. C'est ce misérable jeune âge qui est la cause de tous ces ennuis, et c'est pourtant cela qui m'a poussé à la demander. Que faire ? Enfin de compte nous adoptons la décision suivante ; le mariage est renvoyé à plus tard. Un, deux, trois ans peut-être ; pendant ce temps nous reprenons notre liberté ne porterons plus d'alliances, chacun agira à sa guise, sans s'inquieter de longues absences sans se voir ni s'écrire. Elle ne s'oppose plus à ce je retourne dans l'Himalaya ! Quel changement avec les premiers temps de nos fiançailles ! J'en viens maintenant à me demander si je ne ferais pas bien, à mon tour et malgré tout le mal que cela me