1904
30 janv.
bien perplexe et bien indécise ; son père l'a ramenée de Londres pour la Hollande et l'Allemagne en allant voir en passant Thérèse qui ne va pas bien à Strasbourg. Ma pauvre Mady croit ne pas m'aimer assez et se demande si elle peut m'épouser dans ces conditions ; je cherche à la rassurer tout en lui faisant bien comprendre que je ne reculerai pas à repartir pour l'Himalaya au cas où elle reviendrait en arrière. Elle passe par toutes sortes d'incertitudes, mais au fond je crois qu'elle finira par m'aimer comme je le désire. Je ne puis pas croire qu'il y a de la comédie, je crois bien que c'est de la franchise pure, mais pas bien réjouissante par ex. ! Dans la soirée, elle finit par se ressaisir un peu mais ce n'est pas très brillant encore ! Soir : causé jusqu'à 10h1/2. Couché chez eux après avoir encore un peu causé avec les parents.
1904
31 janv.
Beau puis couvert. Soir : neige et pluie. Plus ou moins sale temps. Baromètre bas.
Travaux domestiques. Levé à 8 1/2. Déjeuner tout le monde est en retard. Eté à l'Eglise en bande et Mady ne me fait pas plaisir ; elle a une façon de faire les reproches qui ne me va pas et qui me chagrine beaucoup ; est-ce dureté de coeur ? Ne sent-elle pas comment certaine façon de dire les choses peut blesser, blesser profondément ? C'est une des choses dont j'espère bien la voir se débarrasser une fois. Vu Cavin. Tout le matin, on ne cause un bon moment avec Mady et elle parait revenir à de meilleures sentiments. Soir : Entress puis les Chopard viennent passer la veillée et à 9h1/2. Je remonte aux Verrières. Corrigé la fin du texte et dormi le bon à tirer. Ecrit à Couchoud. Couché à 12 3/4. Lu - au lit.