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1902 2 sept.
m'en fair un gros grief, prétendant qu'un Européen doit être aussi grossier et aussi malhonnête que possible avec les indigènes. Singuliers procédés, contrastant assez avec ce qu'ils publient aux 4 vents des cieux sur leur respect des coutumes des pays qu'ils occupent ; en réalité ils imposent leur morgue, et leur sans-gène à des pauvres diables désarmés et terrorisés ; le bon marché fabuleux et grande valu [valeur?] de l'argent. les empêchent de s'enrichir et par conséquent de s'affranchir, et en somme ce ne sont que des esclaves plus ou moins supérieurs, avec certaines franchises, mais des esclaves quand même. Et pourtant, ces hommes sont tout aussi dignes et en même temps susceptible d'affection preuve on est quand on les traite humainement ils vous sont dévoués comme des chiens fidèles pourquoi ne le seraient-ils pas comme des frères ? Ce n'est pas dans l'intérêt des Anglais ; ils préfèrent avoir des domestiques que des égaux, commander que demander, et du coup l'indigène devient méfiant, fourbe souvent voleur ou menteur s'il y trouve son intérêt, rampant, flatteur et voilà l'oppresseur obligé de subir à son tour cet état de choses qu'il ne peut modifier ; cercle vicieux dont il pourrait si bien sortir mais qu'il endure, craignant soit de changer ses habitudes, soit de croire descendu d'un cran, en relevant d'autant on remontant le niveau indigène auquel il l'a ravalé. Qu'en pensent au tréfonds de leur intérieur les opprimés ; c'est là qu'est la ? . On traverse deux fois la rivière e ton y reste jusqu'à l'arrivée au Dack-Bungalow de Goré, après une longue montée assez monotone, sans un arbre, tandis que sur la rive opposée, de magnifiques arbres feraient bien l'affaire ; il est vrai qu'un ancien sentier encore bien marqué reste dans la forêt, mais remonte à plus de 300m pour redescendre d'autant ; on préfaire rester à cheval et au soleil que d'en descendre à l'ombre car en idem temps c'est plus court et direct. Le Dack-Bungalow de Goré est déjà dans la vallée qui remonte à Tragbal ; on a quitté celle du qui