1902
10 avr.
jubilations des barquiers, au pourboire de 3 aunas pour 4 ! Coucher de soleil féérique sur le canal ; barques et peupliers changement éclairés et derrière lui fond de montages très sombres, où il commence à pleuvoir quelques gouttes sur notre barque. Je trouve ce paysage bien supérieur à ce qui j'ai vu jusqu'à présent, comme originalité, comme nouveauté et comme charme. Les bords de la rivière, dans leur sauvagerie avec leurs beaux escaliers contrastant avec d'autre délabrés et en ruine, de beaux palais Maharajah éclairés à l'électricité, posés à côté de bicoques en ruines, mélangées ci et là à une belle maison à 3 ou 4 étages bien entretenue, tous les toits recouverts de verdure et toujours montagnes neigeuses, tout cela et bien d'autres motifs de peintures font de cette ville une cité à part, dont l'équivalent n'est pas encore à ma connaissance. A côté de cela, un peuple encore enfant, pauvre, ne connaissant pas la valeur du temps et de l'argent, se confondant en remerciements démesurés pour 1/2 roupies de bonnes mais essayant bien de carotter l'Européen, mais rabattant rapidement si l'offre paraît tentante, toujours joli jusqu'à l'obséquiosité et ne répondant jamais à une rebufade, par un signe de mauvaise humeur ou d'agression, en somme très soumis et craintif vis-à-vis de l'Européen ; tout en contraste avec nos moeurs occidentale frappent l'étranger et le nouveau débarqué. On s'y fait à la longue, mais pas instantanément. Billard. Soir : idem avec Crowley après Knowles et le dentiste Zobel à 10 1/2.